Vaisselles asiatiques, théière porcelaine… ils ont pensé à tout

Passionnés par l’art de la céramique et de la culture de thé japonaise, deux amis d’enfance décident d’unir leur passion pour mettre à l’honneur un art de la table ancestral oublié : les bols à thé Tenmoku.

La genèse

Tout commence en 2020 pendant le premier confinement, lorsque Yongyun, alors consultant en gestion de projet de transformation digital pour de grandes entreprises, décide de se mettre au service de ceux qui en ont le plus besoin. Avec son ami d’enfance Vuthara, ils se mettent en quête d’aider les artisans et d’aller ainsi à contre-courant d’une société qui manifestement, les défavorise. Vuthara, diplômé d’un master en chimie, et travaillant jusqu’alors en laboratoire, est attaché tout comme Yongyun à la tradition japonaise de la cérémonie du thé. Une passion commune qui les conduit à redécouvrir un art sous-estimé : les bols à thé Tenmoku. C’est alors que débute leur challenge : proposer un accompagnement concret aux artisans sur le territoire à travers la promotion de leur art dans les plus grands salons de France, mais aussi sur la toile grâce à leur site internet et aux réseaux sociaux. Retrouvant les valeurs qui les anime, Yongyun et Vuthara se glissent dans la peau de deux artisans.

L’art Tenmoku

Leurs deux chemins respectifs, la chimie et la transformation digitale, vont parfaitement fusionner pour aborder la beauté et la complexité de l’art Tenmoku, qui fut exploré en Chine durant la dynastie Song, dès le Xe siècle après J.-C. Dans le cœur de la région littorale de Fujian, les fines recherches des recettes de l’émaillage et du grès, ont donné vie à un art de la céramique qui accompagna les empereurs de Chine dans leur fameuse cérémonie du thé. Chaque bol est unique grâce à la transformation naturelle de la terre riche en minéraux en un émaillage d’exception. En entrant dans le four à céramique à plus de 1200 degrés, ces bols mythiques qui arborent la couleur ocre de la terre, vont progressivement prendre des formes et des couleurs singulières au fil de la cuisson. Ils doivent leur nom au Mont Tenmoku : c’est dans les temples qu’il abrite que des moines venus du Japon au XIIIe siècle les découvris. Grâce à leur voyage, les bols Tenmoku se diffusèrent dans la haute société japonaise et devinrent des objets de collection jusqu’au XVIe siècle où ils tombèrent dans l’oubli. La transmission orale des recettes de l’émaillage se perdit au fil des siècles, jusqu’à ce que l’on découvre des vestiges de cet art dans les années 70. Ces fouilles archéologiques permirent la renaissance de ces bols par des artisans chinois dès les années 80. En France, c’est l’artisan Jean Girel qui se lança le défi de retrouver les recettes d’antan. Il sut retrouver cet équilibre entre la précision de la préparation, et le façonnage laisser au hasard des éléments réunis, pour redonner aux bols Tenmoku leur caractère unique. Il reçut la distinction de Maitre d’art pour ses recherches et créations.

Aujourd’hui cette passion est vivifiée grâce à Tenmo, leur marque qui accompagne les meilleurs artisans chinois de l’art Tenmoku afin de les faire connaitre en France. Grâce à leur savoir-faire de longue haleine en transformation digitale ainsi qu’à leur habile action de promotion, Yongyun et Vuthara ont l’ambition d’accompagner les artisans français pour faire décoller leur activité. Ainsi, ils commencent leur aventure avec un art qui ravive une vieille passion, mais ils sont en quête d’explorer l’art de la table d’une manière interculturelle. Nous pouvons les retrouver sur leur site internet tenmo.fr et sur Instagram où les photos des bols sont un vrai régal pour les yeux.